- fourguer
-
• 1821; provenç. mod., du lat. pop. °furicare → 1. fourgon1 ♦ Arg. Vendre à un receleur.2 ♦ (1901) Fam. Vendre, placer (une mauvaise marchandise). ⇒ refiler. « cette taule, j'allais la fourguer aussi vite que possible » (Simonin).3 ♦ (1958) Arg. Dénoncer (qqn) à la police. Il s'est fait fourguer. ⇒fam. balancer.fourguerv. tr. Fam. Vendre (une marchandise en mauvais état).⇒FOURGUER, verbe trans.Arg. Vendre illégalement à quelqu'un une marchandise volée ou de provenance douteuse ou de mauvaise qualité. J'ai pu planquer deux litrons du truc. Tâche de les fourguer à douze cents (FALLET, Banl. sud-est, 1947, p. 51). Le vice [des cocaïnomanes] n'avait pas de prise sur eux [trafiquants de cocaïne] (...). Fourguer du paradis artificiel, d'accord! En user... (LE BRETON, Razzia, 1954, p. 128).— P. ext. Vendre, se débarrasser de quelque chose. L'ameublement s'est barré, fourgué, morceau par morceau, les chaises d'abord et puis les tables, les deux armoires et même les lits (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 313). Cette taule [le studio dont j'étais propriétaire] j'allais la fourguer aussi vite que possible (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 115).REM. Fourgueur, subst. masc. Receleur. Mais enfin Clara, j'suis un gosse de pauvre (...) je suis un petit fourgueur (...) j'suis un rien du tout (VIALAR, Clara, 1958, p. 175).Prononc. :[
], (il) fourgue [
]. Étymol. et Hist. 1821 « acheter des objets volés (d'un receleur) » (ANSIAUME, Arg. Bagne Brest, f° 9r° § 173); 1835, 20 sept. « les vendre » ([RASPAIL], Réf. pénit., p. 2); p. ext. av. 1901 « vendre, céder à bas prix quelque chose pour s'en débarrasser » (L. de BERCY ds BRUANT, p. 59 : j'ai pus un rotin... faut que j'fourgue Ma limace et mon culbutant); 1958 « dénoncer à la police » (ds ESN.). Prob. issu par métathèse du -r- de l'ital. frugare « chercher avec minutie, fouiller » (XIVe s. ds DEI) lui-même du lat. pop. furicare « fureter, fouiller », dér. du lat. class. fur « voleur », furari « voler »; v. aussi fourgon. Fréq. abs. littér. :4. Bbg. SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 361 (s.v. fourgueur).
fourguer [fuʀge] v. tr.ÉTYM. 1821; provençal mod., du lat. pop. furicare. → 1. Fourgon.❖1 Argot. Vendre à un receleur (des objets volés).♦ Vendre, se débarrasser de (une chose compromettante).0.1 — J'aime pas ça… Tu devrais la fourguer, ta trottinette… Si t'es fait marron avec, t'auras des ennuis…— J'en ai besoin.2 (1901). Fam. Vendre, placer (une mauvaise marchandise). || Le marchand lui a fourgué un vieux rossignol. ⇒ Refiler.1 (…) cette taule j'allais la fourguer aussi vite que possible, avant de m'éjecter de ce milieu de pédés.Albert Simonin, Touchez pas au grisbi, p. 116.2 (…) la femme du voisin continue à me fourguer en douce une partie de ses réserves pour se faire quelque argent de poche.A. Sarrazin, la Traversière, p. 177.3 (1958). Argot. Dénoncer (qqn) à la police. || Il s'est fait fourguer.❖DÉR. Fourgue.COMP. Refourguer.
Encyclopédie Universelle. 2012.